Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 2.djvu/258

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de la seconde embouchure à l’extrémité du canal, et le coefficient dépendant de la hauteur de la marée à cette seconde embouchure. La hauteur entière de la marée, à l’extrémité du canal, produite par l’action de l’astre , sera donc

Si l’on fait

on aura

On voit par là que , dépend, ainsi que de la valeur de ou de la rapidité du mouvement de l’astre dans son orbite, et il est clair que, si le canal avait trois ou un plus grand nombre d’embouchures, les valeurs de , et de seraient plus composées. Le rapport des coefficients et donné par les observations des marées, n’est donc point exactement celui des forces et il peut être fort difTérent dans les différents ports, et ce n’est qu’en ayant égard à la différence des valeurs de et de que l’on peut déterminer, par les phénomènes des marées, le rapport des forces du Soleil et de la Lune.

Si, dans le cas où le canal que nous venons de considérer n’a que deux embouchures, est égal à c’est-à-dire si la haute mer a lieu à la première embouchure à l’instant où la basse mer a lieu à la seconde embouchure ; si, de plus, ou, ce qui revient au même, si les deux marées emploient le même temps à parvenir à l’extrémité du canal, on aura et il n’y aura point de flux et de reflux à cette extrémité, en vertu des oscillations dont la période est d’un demi-jour. Ce cas \singulier a été observé à Batsha, port du royaume de Tunquin, et dans quelques autres lieux.

La grande variété des circonstances locales qui, dans chaque port, influent sur les marées doit donc en produire de considérables dans