Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 2.djvu/328

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l’observation qui peuvent le mieux faire connaître le rapport des actions du Soleil et de la Lune sur les marées, et au moyen de ce rapport les divers phénomènes des marées qui résultent de la théorie de la pesanteur universelle. L’un de ces phénomènes, très-propre à vérifier cette théorie, est la loi de diminution des marées en partant du maximum, et la loi de leur accroissement en partant du minimum. On a vu, dans les no 25 et 31, que la théorie de la pesanteur s’accorde parfaitement sur ce point avec les observations.

Ces lois de diminution et d’accroissement des marées varient avec les déclinaisons du Soleil et de la Lune : on a vu, dans le no 26, que leur diminution vers les syzygies des équinoxes est à la diminution correspondante vers les syzygies des solstices dans le rapport de à et que ce résultat est conforme à la théorie de la pesanteur. Pareillement on a vu, dans le no 32, que l’accroissement des marées, en partant de leur minimum vers les quadratures des équinoxes, est à l’accroissement correspondant vers les quadratures des solstices comme est à et que la théorie de la pesanteur donne à fort peu près le même rapport.

Suivant cette théorie, la hauteur des marées totales dans leur maximum, vers les syzygies des équinoxes, est à leur hauteur correspondante, vers les syzygies des solstices, à peu près comme le carré du rayon est au carré du cosinus de la déclinaison des astres vers les solstices, et l’on a vu, dans le no 26, que cela diffère peu du résultat des observations. Par la même théorie, l’excès de la hauteur des marées totales dans leur minimum vers les quadratures des solstices, sur leur hauteur correspondante vers les quadratures des équinoxes, est le même que l’excès de la hauteur des marées totales dans leur maximum vers les syzygies des équinoxes sur leur hauteur correspondante vers les syzygies des solstices, et l’on voit, par les no 26 et 32, que cela est exactement conforme aux observations.

L’influence de la Lune sur les marées croît, par le principe de la pesanteur, comme le cube de sa parallaxe, et, par le no 28, cela est tellement d’accord avec les observations que l’on eût pu en conclure exactement la loi de cette influence.