sentées par cette expression, avec une singulière exactitude. L’une de ces modifications les plus remarquables est le retard d’un jour et demi des plus grandes et des plus petites marées sur les instants des syzygies et des quadratures. L’expression dont il s’agit fait voir qu’il dépend de la rapidité du mouvement de l’astre qui agit sur l’Océan, combinée avec les circonstances locales, et que la même cause produit à Brest un accroissement dans le rapport des actions du Soleil et de la Lune. L’Analyse fournit divers moyens pour déterminer cet accroissement par les observations, qui le donnent égal à un huitième à peu près du vrai rapport.
L’action du Soleil et de la Lune produit sans doute dans notre atmosphère, qu’elle traverse pour arriver à l’Océan, des oscillations analogues à celles du flux et du reflux. Mais elles sont très faibles, et, pour les démêler au milieu des mouvements de l’atmosphère, il faudra une longue suite d’observations faites avec d’excellents baromètres, principalement à l’équateur, où les changements irréguliers de l’atmosphère sont peu considérables.
Le principe qui sert de base à ma théorie des marées peut, en le généralisant, s’étendre à tous les effets du hasard auquel se joignent des causes variables suivant des lois régulières. L’action de ces causes produit, dans les résultats d’un grand nombre d’effets, des variétés qui suivent les mêmes lois et que l’on peut reconnaître par l’Analyse des Probabilités ; à mesure que les effets se multiplient, ces variétés se manifestent avec une probabilité toujours croissante, et qui se confondrait avec la certitude, si le nombre des effets était infini. Ce théorème est analogue à celui que j’ai développé précédemment sur l’action des causes constantes. Toutes les fois donc que nous voyons qu’une cause, dont la marche est régulière, peut influer sur un genre d’événements, nous pouvons chercher à reconnaître son influence en multipliant les observations, et, quand cette influence paraît se manifester, l’Analyse des Probabilités détermine la probabilité de son existence et celle de son intensité. Ainsi, la variation de la température du jour à la nuit pouvant modifier la pression de l’atmosphère et par conséquent les