Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 8.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
MÉMOIRE
sur
LA PROBABILITÉ DES CAUSES
PAR LES ÉVÉNEMENTS.[1]

Mémoires de l’Académie Royale des Sciences de Paris (Savants étrangers),
Tome VI, p. 621 ; 1774.
Séparateur


I.

La théorie des hasards est une des parties les plus curieuses et les plus délicates de l’Analyse, par la finesse des combinaisons qu’elle exige et par la difficulté de les soumettre au calcul ; celui qui paraît l’avoir traitée avec le plus de succès est M. Moivre, dans un excellent Ouvrage qui a pour titre : Theory of chances ; nous devons à cet habile géomètre les premières recherches que l’on ait faites sur l’intégration des équations différentielles aux différences finies ; la méthode qu’il a imaginée pour cet objet est fort ingénieuse et il l’a très heureusement appliquée à la solution de plusieurs problèmes sur les Probabilités ; on doit convenir cependant que le point de vue sous lequel il a envisagé cette matière est indirect. Les équations aux différences finies sont susceptibles des mêmes considérations que celles aux différences infiniment petites, et doivent être traitées d’une manière analogue ; la seule différence qui s’y rencontre est que, dans le cas des différences infiniment petites, on peut négliger certaines quantités qu’il n’est pas

  1. Par M. de la Place, Professeur à l’École royale militaire.