est très petit et diminue avec une grande rapidité ; et il est visible que l’on peut tellement augmenter et et, par conséquent, diminuer que cette différence de à l’unité soit moindre qu’aucune grandeur donnée, ce qui est le théorème dont nous avons parlé au commencement de cet article.
Un des principaux avantages de la théorie précédente est de fournir une solution directe et générale d’un problème intéressant, dont l’objet est le plus ou moins de facilité des naissances des garçons et des filles dans les différents climats. On a observé qu’à Paris et à Londres il naît constamment chaque année plus de garçons que de filles, et, quoique la différence soit peu considérable, il serait assez extraordinaire que cela fût l’effet du hasard, et il est bien plus naturel de penser que, en France et en Angleterre, la nature favorise plus la naissance des garçons que celle des filles. À la vérité, les naissances observées pendant quatre ou cinq ans dans quelques petites villes de France semblent y indiquer une moindre facilité pour la naissance des garçons que pour celle des filles ; mais il est très possible que, sur un petit nombre de naissances, tel que quatre ou cinq cents, il y ait plus de filles que de garçons, quoique la facilité de la naissance de ceux-ci soit plus grande ; il faut employer à cette recherche délicate de beaucoup plus grands nombres, vu surtout le peu de différence qui existe entre les facilités des naissances des garçons et des filles, et ce n’est que lorsqu’on sera bien assuré que le nombre observé des naissances dans un lieu quelconque indique, avec une très grande probabilité, que les naissances des garçons y sont moins possibles que celles des filles, qu’il sera permis de rechercher la cause de ce phénomène. La méthode de l’article précédent donne un moyen fort simple pour obtenir cette probabilité lorsqu’on a un nombre suffisant de naissances ; nous allons l’appliquer à celles qui ont été observées à Paris, et déterminer combien il est probable que les naissances des garçons dans cette grande ville sont plus possibles que celles des filles.