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Scène XIII.

Les Mêmes, POIRETAPÉE.
POIRETAPÉE, venant de gauche.

Retirons là des flots. (Elle la retire du baquet.)[1]

BEURREFONDU, ruisselant, très-émue.

Je suis t’une éponge !… (Ton de mélodrame.) Ah ! la Poire… (Elle lui frappe sur la poitrine.)

POIRETAPÉE.

Tapez pas là !

BEURREFONDU.

Si vous saviez !… un sergent !… ma fille !…

POIRETAPÉE, au public.

Un sergent est sa fille !

BEURREFONDU, à Ciboulette.

Jette-toi sur mon cœur de mère ; t’es ma fille !

POIRETAPÉE.

Sa fille !

CIBOULETTE.[2]

Ma mère ! (Elle se jette dans les bras de Beurrefondu.)

POIRETAPÉE.

Quelle immortalité !

BEURREFONDU.

Oui, tu es mon enfant ! Ah ! que c’est donc bon d’embrasse son enfant !… Reste épanchée sur mon sein gauche !

CIBOULETTE.

Ah ! ma mère, quel bonheur de vous rencontrer !

BEURREFONDU.

Qu’elle est jolie ! c’est tout mon portrait !

POIRETAPÉE.

Horreur !

CIBOULEITE, à madame Beurrefondu.

Mais par quel hasard… comment se fait-il ?

BEURREFONDU.

C’est z’une targédie de monsieur Molière ; c’est z’un roman

  1. Ciboulette, Poiretapée, Beurrefondu.
  2. Poiretapée, Ciboulette, Beurrefondu.