Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/103

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les corps vivants et les corps bruts avec le roman dit expérimental ? M. Zola reste muet sur ce point. Il me paraît dès lors assez clair que Zola n’a aucune notion de ce que Claude Bernard a entendu dire par corps vivants et corps bruts. Qu’il sache donc désormais que corps vivants, cela veut dire les animaux et les végétaux, et que corps bruts, cela veut dire les minéraux. Un peu plus loin, Zola dit que Claude Bernard a établi que la méthode expérimentale peut être appliquée en chimie et en physique aux corps bruts, et il ajoute gravement : « C’est ici le point important que je vais examiner avec Claude Bernard. » N’est-ce pas que c’est à mourir de rire ou tout au moins à s’en trouver mal ? Lorsque Zola essaie de comparer l’expérience entreprise par le physiologiste sur un animal, à un roman (à un de ses romans), cela devient du délire, de la haute divagation. Ainsi, Claude Bernard parle, dans son livre, des divers procédés qu’on peut employer dans les laboratoires pour l’expérimentation des animaux, et il a soin de faire remarquer, à ce propos, la différence qui existe entre l’expérimentateur en physiologie, en physique et en chimie, c’est-à-dire entre celui qui possède entre ses mains des instruments, des outils pour modifier les phénomènes dont il veut découvrir le mécanisme élémentaire, et le travailleur qui, dans certaines sciences, en est réduit à l’observation pure.