Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/112

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de deux organismes distincts et séparés. L’un des deux facteurs, l’ovule ou le germe, est toujours prédominant, et pourtant, le produit ressemble souvent davantage à celui de ses auteurs dont il n’a pas le sexe : le fils a les traits de la mère, la fille ceux du père. Les croisements entraînent des différences appréciables. Les caractères psychiques de l’hérédité disparaissent par l’éducation ou par l’épuisement ; en s’éloignant de leur source, ils se modifient ou se perdent : l’influence augmente d’un côté pendant qu’elle diminue de l’autre. Il y a plutôt transmission héréditaire des maladies physiques que des imperfections morales.

La tendance de la nature est dirigée normalement vers la répétition d’un type, quel qu’il soit, et il n’y aurait jamais qu’un seul type humain, indéfiniment répété, si des causes plus fortes que la loi d’hérédité n’avaient enrayé cette tendance. L’espèce humaine ne peut être modifiée dans ses caractères intimes par les conditions extérieures dans lesquelles elle est placée ; voici pour l’hérédité physiologique : la sélection dans les deux facteurs de la procréation produit une prééminence intellectuelle qui se perpétue tant que l’introduction d’éléments disparates ou l’effet de l’épuisement naturel des forces vitales n’interviennent pas comme dissolvants. Y a-t-il fusion des deux séries, ou sont-ce deux points distincts d’un même