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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/145

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et qui parle est un métaphysicien forcé. « Ce ne sont pas les faits qui constituent la science, dit Claude Bernard, mais bien les explications qu’on en donne et les idées que nous y attachons. » — « L’homme, écrit Flourens, est le seul de tous les êtres de la création qui ait le pouvoir de sentir qu’il sent, de connaître qu’il connaît, de penser qu’il pense. » Or, comme il est aussi le seul qui soit doué de la parole, il est dans sa nature d’y attacher des mots qui répondent, non seulement à ses besoins physiques et à ses sensations, mais encore à ses sentiments moraux et à ses plus hautes pensées. Donc, l’écrivain qui viole le dictionnaire et qui détrousse la science pour parer ses erreurs et faire passer une littérature immorale, est, ou un ignorant ou un malfaiteur littéraire.

Je ne sais si Zola donnera tort à l’Académie, en se constituant candidat perpétuel, comme Gagne, mais je sais qu’il donne raison aux examinateurs de l’Université qui, deux fois, ont refusé comme bachelier ce savant qui prétend marcher de pair avec Claude Bernard, le Dr Lucas, etc. ; ce philosophe qui raye d’un trait de plume… naturaliste la métaphysique pour monter sur les épaules de Darwin, de Littré, de Renan ; ce rhéteur enflé et gonflé qui, après avoir pillé et imité tous les écrivains, a fini par accoucher(voir les détails de cette opération dans Pot-Bouille),