Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/148

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mettre en face de ce texte celui d’un érotomane de de Sade que Zola, par jalousie de métier, éreinte à plaisir, dans les Documents littéraires, p. 388, 394, 396, 403 ; de Sade, les Crimes de l’amour, idée sur les romans, p. 133 : « Je dois enfin répondre au reproche que l’on me fit, quand parut Aline et Valcourt. Mes pinceaux, dit-on, sont trop forts, je prête au vice des traits trop odieux ; on veut en savoir la raison ? Je ne veux pas faire aimer le vice ; je n’ai pas, comme Crébillon et comme Dorat, le dangereux projet de faire adorer aux femmes les personnages qui les trompent ; je veux, au contraire qu’elles les détestent ; c’est le seul moyen qui puisse les empêcher d’en être dupes ; et, pour y réussir, j’ai rendu ceux de mes héros qui suivent la carrière du vice, tellement effroyables, qu’ils n’inspirent bien sûrement ni pitié ni amour ; en cela, j’ose le dire, je suis plus moral que ceux qui se croyent permis de les embellir ; les pernicieux ouvrages de ces auteurs ressemblent à ces fruits de l’Amérique qui, sous le plus brillant coloris, portent la mort dans leur sein ; cette trahison de la nature, dont il ne nous appartient pas de dévoiler le motif, n’est pas faite pour l’homme ; jamais enfin, je le répète, je ne peindrai le crime que sous les couleurs de l’enfer ; je veux qu’on le voie à nu, qu’on le craigne, qu’on le déteste, et je ne connais point d’autre façon, pour arriver là, que de le montrer avec toute