Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

art, a dit Diderot, dans une œuvre de l’esprit, est de cacher l’art. — Le vrai, c’est la nature ou sa fidèle imitation. — Le beau est ce qui plaît, ce qui est utile ou agréable à chaque individu, d’après son tempérament particulier. — Il y a deux sortes de beau : le beau naturel et le beau idéal, qui se subdivisent en deux : le beau idéal moral et le beau idéal physique. — Le beau naturel ou physique, c’est la reproduction ou l’imitation de la nature dans sa forme la plus plastique. — Le beau idéal moral, c’est l’interprétation ou la traduction éclatante de la nature transfigurée par l’aspiration de l’homme à la vérité absolue. » De ces définitions, il résulte que l’art ne peut être « un coin de la nature vu à travers un tempérament », comme le définit Zola, ou comme il l’explique, en d’autres termes : « une formule de vérité qui base une œuvre sur la nature et explique les déviations du vrai par le tempérament de l’artiste ». Ce pathos linguistique ne dit rien qui vaille et son auteur serait fort empêché s’il lui fallait l’expliquer. Il esquive toujours ainsi une définition sérieuse et l’exposition précise d’une méthode par une pétarade de mots scientifiques qui frappent l’œil et l’oreille, mais ne disent rien à l’esprit. Cela veut dire, dépouillé de tout artifice littéraire, que l’art naturaliste est l’imitation exacte et complète d’une certaine nature, telle qu’elle est et telle que la voit, avec son tempéra-