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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/210

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autre manière de concevoir la vie. M. Zola croit au contraire, selon le mot fameux, « que le vice et la vertu sont des produits comme le vitriol ou le sucre », et que nous sommes une matière molle que les circonstances façonneraient au hasard de leurs combinaisons : c’est une autre manière de concevoir la vie. Qu’en sera-t-il davantage ? Vous écrirez le Marquis de Villemer dans le premier cas, si vous êtes George Sand, et si vous êtes Balzac, dans le second, vous écrirez la Cousine Bette.

Il nous reste à montrer en terminant que toute cette discussion passe par-dessus la tête de M. Zola ; qu’en vain il se proclame réaliste ou naturaliste, et comme romancier sinon comme critique, il n’a jamais rien eu de commun avec les doctrines qu’il professe. Il suffit pour s’en convaincre d’ouvrir un de ses romans. Voulez-vous savoir comment ce grand observateur observe ? Lisez et comparez :

« D’autres fois, il était un chien. Elle lui jetait son mouchoir parfumé au bout de la pièce, et il devait courir le ramasser avec les dents, en se traînant sur les mains et les pieds.

» — Rapporte, César ! je vais te régaler, si tu flânes. Très bien, César, obéissant ! Fais le beau !

» Et lui aimait sa bassesse, goûtait la jouissance d’être une brute, aspirant à descendre, criant :