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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/211

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» Tape plus fort ! hou ! hou ! Je suis enragé. Tape donc ! »

Ouvrons maintenant la Venise sauvée, de Thomas Otway. Le sénateur Antonio y est l’amant de la courtisane Aquilina.

« Elle le chasse, elle l’appelle idiot, brute, elle lui dit qu’il n’a rien de bon en lui que son argent.

» — Alors, je serai un chien,

» — Un chien, monseigneur !

» Là-dessus il se met sous la table et il aboie.

» — Ah ! vous mordez ? eh bien, vous aurez des coups de pied.

» — Va, de tout mon cœur, des coups de pied ! encore des coups de pied ! Hou ! hou ! Plus fort ! encore plus fort ! »

Si l’observation de M. Zola n’est pas d’un « réaliste », j’ajoute que son style est d’un romantique. Chose bizarre ! ce « précurseur » retarde sur son siècle ! Ses Études sonnent l’heure de l’an 1900 et ses romans marquent toujours l’heure de 1830.

C’est une bien grande ingratitude à lui, notamment, que d’avoir traité Théophile Gautier comme il n’a pas craint de le faire. Je ne sache pas du moins une description de M. Zola qui ne soit dans la manière de Théophile Gautier : « La lumière du gaz et des bougies glissait sur les épaules satinées et lustrées de leurs mille reflets, et les yeux papillotaient, bleus ou noirs, les gorges