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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/221

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fais entrer de deux centimètres… Eh bien, mon marteau, c’est le journalisme, que je fais moi-même autour de mes œuvres ». On commère que Ed. de Goncourt, qui a répété cette conversation précieuse dans son journal, vous a rayé de sa future Académie. Je n’ai aucun droit à déposer mon vote dans cette urne et néanmoins je ne peux m’empêcher de lui donner tort ; il me semble, qu’après vous avoir servi un pareil plat d’ami, il vous doit bien cette compensation. Au reste, de quelle Académie sera-t-il, si de Goncourt lui refuse un fauteuil dans la sienne ?

Morale de la critique du critique littéraire Zola : prendre en douceur tous les grands mots de haine et tous les plus terribles coups de sabre… de bois de sa féroce et implacable critique, crachée, en partie, sous le titre terrifiant : Mes Haines, est le meilleur moyen de lui rendre justice. Faites l’honneur à un Gascon de le craindre, et il vous tuera… Envoyez-lui vos compliments plus bas… que l’oreille, il vous fera des excuses : c’est la tactique des critiques féroces.

Zola orateur ! je voulais le passer, mais le pouvais-je ? Il a fait trois discours, je crois, quelques-uns de moins par conséquent que Démosthène et que Cicéron, pour ne parler que des anciens, et deux de plus que Louis XIV, dit le Grand, qui, pendant son long et glorieux règne, n’en fit qu’un à son