Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/222

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parlement, et encore avec bottes aux jambes et cravache à la main : « L’État, c’est moi ». Si Zola n’en a pas dit autant, ce n’est pas que l’envie lui en ait manqué, mais l’occasion ; il a donc fait trois discours : le premier aux félibres réunis à Sceaux, le second à la dansante Association des étudiants de Paris, le troisième à la Presse anglaise, au nom de la Presse française ; toutes les presses les ont reproduits et pourtant on s’est tellement pressé de s’en débarrasser qu’à peine si, cet été, on en trouvait un maculant de sa prose le melon qu’il entourait, ou un autre tout honteux, voilant, dans un bois, ce qu’on ne saurait voir et encore moins sentir. J’ai trouvé, près de Sceaux…, mais pas où vous croyez, mais ayant servi de… fauteuil académique à une jeune vertu, un fragment épargné par… je ne le dis pas, bien que le naturalisme permette tout, du discours adressé aux cigaliers : « J’ai bien, pour ma part, cinq ou six idylles sur la conscience et toujours la même, Daphnis et Chloé, Paul et Virginie, Estelle et Némorin, un couple de jeunes cœurs qui s’éveillent à l’amour, qui s’en vont, dans les sentiers, dans le ravissement du soleil. Qui sait, mon Dieu ! ce que seront devenus mes couples quand ils auront cent ans ? Peut-être auront-ils plus de rides que les aimables moutons de Florian ! On a regretté qu’il n’y ait pas un loup dans sa bergerie. Hélas ! dans ma bergerie à moi,