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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/35

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tant Zola n’est point collectionneur. Il semble acheter pour acheter, un peu pêle-mêle, au hasard de sa fantaisie excitée, suivant les caprices de son œil, la séduction des formes et de la couleur, sans s’inquiéter, comme Goncourt, des origines authentiques et de la valeur incontestable.

» En face de sa maison, derrière la prairie séparée du jardin par le chemin de fer, Zola voit de ses fenêtres le grand ruban de la Seine coulant vers Triel, puis une plaine immense et des villages blancs sur le flanc de coteaux lointains, et, au-dessus, des bois couronnant les hauteurs. Parfois, après son déjeuner, il descend une charmante allée qui conduit à la rivière, traverse le premier bras d’eau dans sa barque Nana et aborde dans la grande île, dont il vient d’acheter une partie. Il a fait bâtir là un élégant pavillon, où il compte, l’été, recevoir ses amis.

» Les abstracteurs de quintessence psychologique n’auraient-ils pas là un curieux sujet d’observation ? » Curieux, oui, mais tout autre que celui qui semble convenir à un naturaliste tel que Zola. On se le figure dans un autre milieu que ce bric-à-brac de marchande à la toilette. Fernand Xau consacre à son intérieur une description aussi intéressante : « Après m’avoir fait attendre quelques minutes dans un vestibule de cinq pieds carrés, un valet de chambre m’introduit dans le cabinet de travail de l’auteur