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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/36

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des Rougon-Macquart. C’est une vaste pièce où la lumière n’arrive que difficilement. Les croisées, qui sont fort grandes, se trouvent intérieurement réduites à des dimensions insignifiantes par de larges tentures Bonne-Grâce, en peluche bleue, avec application de broderies de fleurs découpées sur d’anciennes chasubles italiennes. De doubles rideaux de crépin de Chine rouge et des rideaux simples en dentelle contribuent à augmenter l’obscurité et à donner à cette pièce un aspect sévère et quasi-lugubre. Pourtant, lorsque les portières qui séparent le cabinet de la chambre à coucher sont écartées, l’impression de tristesse qu’on avait éprouvée est bientôt dissipée. Sur les fenêtres exposées au soleil, on aperçoit, comme un décor, le feuillage des tilleuls et des platanes.

» Le cabinet de travail est garni de meubles de toutes les époques, de tous les styles et de tous les pays. La table de travail, d’origine hollandaise, remonte à l’époque de Louis XIII ; le vaste fauteuil, en palissandre massif, qui y fait face, date de l’époque de Louis XIV et a été rapporté de Portugal. J’ai remarqué, en outre, deux petites bibliothèques Louis XVI, contenant les ouvrages favoris de M. Zola, une petite table Louis XV, un secrétaire marqueté, une délicieuse encoignure Louis XV, un piano, une garniture de cheminée d’une grande valeur artistique