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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/38

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» On sent tout de suite qu’on se trouve en présence d’un homme qui aime son chez soi et qui, simplement, à l’instar du peuple britannique, préfère, aux plaisirs fugitifs et trompeurs des salons, les joies réconfortantes du travail et les douceurs incomparables du at home. Il y a, par exemple, dans le cabinet de travail, un encombrement de meubles minuscules et de brimborions inutiles qui frappe l’observateur. Seulement cet encombrement n’est pas un fouillis ; chaque chose est à sa place ; rien n’a été sacrifié à la fantaisie : évidemment M. Zola est un homme d’ordre et de méthode. Le bureau est placé au fond de la pièce, à droite en entrant. M. Zola est assis dans ce vaste fauteuil portugais dont j’ai déjà parlé et sur le dos duquel est jetée une épaisse fourrure. Il porte un paletot sac de molleton noir, qui, il faut l’avouer, ne rappelle nullement la robe monacale dans laquelle s’enveloppait son maître, ou plutôt son parangon… Il y a dans sa physionomie une expression vague de sincère amertume ou de dédain profond qui serait plus appréciable si des lèvres épaisses n’avaient quelque chose de cette raillerie brutale qui caractérise certains types italiens. D’ailleurs, il y a à la fois du Bavarois et du Napolitain chez lui. »

Le voilà peint à la ville, pontifiant, austère et magistral dans ce cabinet mosaïque qui, par ses vitraux et ses broderies sacerdotales,