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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/39

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se donne un certain air de chapelle. Empruntons maintenant à la plume de son fidèle disciple, Paul Alexis, son portrait pris à la campagne : Émile Zola, notes d’un ami, page 187 : « Voici l’emploi d’une des journées de notre campagnard. Huit heures du matin. Il s’éveille dans son large lit Louis XVI, à cannelures de cuivre. Pendant qu’il s’habille, — vêtements de vrai rural, veston et pantalon de velours marron à grosses côtes, souliers de chasseur, — devant lui, par une grande glace sans tain placée au-dessus de la cheminée, il donne un coup d’œil au paysage. La Seine est toute blanche, ce matin, et les peupliers de l’île, en face, sont noyés dans une brume cotonneuse.

» Á peine descendu, il sort avec ses deux chiens : le superbe Bertrand, un bon gros terre-neuve et le minuscule Raton, un sacré petit rageur. Quelquefois Madame Émile Zola est de cette sortie matinale. On suit la grande allée ; on passe sur le pont du chemin de fer. Voici la Seine, dont on longe la berge. Si l’eau n’est pas trop froide, Bertrand prend un bain. Un quart d’heure après, on est de retour pour le premier déjeuner. Neuf heures. Au travail !

» Ici, dans le nouveau cabinet de travail, tout est immense. Un atelier de peintre d’histoire pour les dimensions, Cinq mètres cinquante de hauteur sur neuf mètres de largeur et dix de profondeur. Une cheminée