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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/44

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Guy de Maupassant va, dans une envolée de notes enthousiastes et sonores, clore ces longues considérations et me permettre de fêter, par une sorte de fanfare joyeuse, la naissance de Zola.

« De tous les noms littéraires, il n’en est point peut-être qui saute plus brusquement aux yeux et s’attache plus fortement au souvenir que celui de Zola. Il éclate comme deux notes de clairon, violent, tapageur, entre dans l’oreille, l’emplit de sa brusque et sonore gaîté. Zola ! quel appel au public ! quel cri d’éveil ! et quelle fortune pour un écrivain de talent, de naître ainsi doté par l’état civil.

» Et jamais nom est-il mieux tombé sur un homme ! Il semble un défi de combat, une menace d’attaque, un chant de victoire. Or, qui donc, parmi les écrivains d’aujourd’hui, a combattu plus furieusement pour ses idées ? Qui donc a attaqué plus brutalement ce qu’il croyait injuste et faux ? Qui donc a triomphé plus bruyamment de l’indifférence d’abord, puis de la résistance hésitante du grand public ? »

Zo-la ! je n’y trouve ni tant de sonorité, ni tant de gloire que cela, dans ces deux syllabes. Zo-la ! Iront-elles jusqu’à la postérité ? L’écho, bruyamment agité, s’éteint et va s’affaiblissant déjà ; c’est à peine si, tendant l’oreille, on perçoit dans un murmure, léger comme un souffle…, la… a.., a.