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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/70

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on ne comprend bien ce qu’il est qu’en connaissant exactement ce qu’il a été : le présent s’éclaire du passé.

Incertain de sa voie littéraire, il cherche et tâtonne, allant des vers à la prose, du romantisme au réalisme, du roman au drame, de la polémique artistique à la critique littéraire, arrêté, presque toujours, au début de ses articles et au commencement de ses feuilletons, par la violence de ses attaques et la hardiesse de ses peintures sociales ; un hasard, enfin, un éreintement plutôt de Ulbach provoque l’attention sur son œuvre et le fait mieux vendre ; son sort est fixé, son genre est adopté. Il va donner à sa littérature, toujours attaquée et souvent flétrie, quand elle n’est que l’expression d’une galanterie au moins correcte, dans sa langue, un drapeau scientifique, et sous cet étalage pompeux de mots savants qui cachent ou une ignorance ou un abus de confiance de la vraie science, il fera passer la dépravation littéraire la plus monstrueuse. La science n’est, dans le cas naturaliste de Zola, que la complice forcée de son immoralité.

J’espère le démontrer dans l’Œuvre.