Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toutes sortes d’écritures, oui, d’écritures méprisables… Eh ! mon Dieu ! je me moque comme vous de ce mot naturalisme, et cependant, je le répéterai, parce qu’il faut un baptême aux choses, pour que le public les croie neuves… Voyez-vous, je fais deux parts dans ce que j’écris : il y a mes œuvres, avec lesquelles on me juge et avec lesquelles je désire être jugé, puis il y a mon feuilleton du Bien Public, mes articles de Russie, ma correspondance de Marseille, qui ne me sont de rien, que je rejette, et qui ne sont que pour faire mousser mes livres. J’ai d’abord posé un clou, et d’un coup de marteau je l’ai fait entrer d’un centimètre dans la cervelle du public, puis, d’un second coup, je l’ai fait entrer de deux centimètres… Eh bien, mon marteau, c’est le journalisme, que je fais moi-même autour de mes œuvres. »

Cette citation nous donne la raison qui l’a fait écrivain naturaliste. Une autre des mêmes auteurs, tome V, p. 150, nous explique le motif qui le fait démocrate naturaliste : « Vendredi, 13 novembre 1874, à déjeuner chez la princesse Mathilde, à propos de Zola, dont le nom a été prononcé par moi, et qu’on abîme comme démocrate, je ne puis pas m’empêcher de crier : « Mais c’est la faute de l’Empire. Zola n’avait pas le sou. Il avait une femme, une mère à nourrir. Il n’avait pas d’abord d’opinion publique. Vous l’auriez eu avec tant d’autres, si on avait voulu. Il n’a