Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/74

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trouvé à placer sa copie que dans les journaux démocratiques. Eh bien, en vivant tous les jours avec ces gens, il est devenu démocrate. C’est tout naturel… » Donc, écrivain naturaliste, parce qu’il a besoin, pour gagner de l’argent, que le public croie que les choses qu’il écrit sont neuves, et démocrate naturaliste, parce que les journaux démocratiques lui font gagner un argent que les autres lui refusent ; donc, s’il a baptisé son genre naturalisme, ce n’est pas par sottise, mais par ironie, il me répugne trop de dire par calcul.



Le naturalisme

« La nature, disait de Maistre, qu’est-ce que cette dame ? » Moi, je me demande : le naturalisme, qu’est-ce, ce monsieur ? « Oui, dit Félix Pyat, Revue de Paris et de Saint-Pétersbourg, 15 novembre 1887, p. 77, naturalisme, qu’es-tu ? Barbarisme d’abord…, mais c’est ton moindre défaut. Tu n’y regardes pas de si près et ne t’effrayes pas de si peu. Barbarie ensuite…, excuse à la barbarie ! Elle comporte une force et une grâce première qui manquent à ta caducité. Grossièreté n’est pas force ; incongruité n’est pas grâce. Tu as toute la laideur et le cynisme de la vieillesse, cette seconde enfance pire que l’autre.