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Ma liqueur
Coule des doigts de l’automne.
Viens, de la cuve au pressoir,
Recevoir
Jusqu’à sa goutte dernière ;
Tiens fermé, jusqu’en avril,
Le baril
Où la sève est prisonnière.
Puis, sous un cristal épais,
Couche en paix
Le vin qui mûrit à l’ombre.
Laissons vieillir endormi
Cet ami,
Pour le trouver au temps sombre.
Dans ces flots couleur de feu,
Le bon Dieu
Mit pour nous d’ardentes flammes ;
Quand il fait froid, quand le soir
Est bien noir,
C’est du soleil pour nos âmes.
FRANTZ.
Suivez les chars au pas des taureaux familiers,
Chanteurs ! Bénissez Dieu, la saison est féconde ;
La maison sera pleine ainsi que les celliers…
La famille est nombreuse, et la vendange abonde
Laissez grandir l’enfant, laissez vieillir le vin !