Et toi, tu meurs d’amour ; mais d’un amour sacré
Qu’un terrestre désir n’a jamais effleuré,
Dont nul ne troublera les extases divines,
Tu poursuis, à jamais, d’un chaste emportement,
Tu prends, ainsi que moi, pour éternel amant,
Jésus en croix, saignant et couronné d’épines.
Dieu montre à qui se perd, pour le gagner aux cieux,
Ta vertu souriante,
Étoile aimable et sûre invitant tous les yeux,
Astre où l’on s’oriente.
Chacun t’apportera sa lèpre et ses douleurs.
Sans que tu t’en effraies ;
Car ton doigt délicat, fait pour cueillir des fleurs,
Aime à panser des plaies.
Le pauvre, à tes genoux, recevra, sans fierté,
L’aumône qu’il repousse ;
Tu sauras embellir même la charité
D’une beauté plus douce.
Une grâce est cachée aux plis de ton manteau.
Transformant toutes choses ;
De ton voile, entr’ouvert sur ton pieux fardeau
Tu fais pleuvoir des roses.
Ainsi, les bienheureux, égrenant leurs fleurons.
Sèment sur nos berceaux les perles de leurs fronts,