Ce front charmant, peut-être, est fait pour le martyre
Mais il est fait, encor, pour qu’on l’aime à genoux.
Puisque de ma prison tu sais ouvrir les portes,
Délivre aussi mon âme esclave en ce bas lieu ;
Tends à mes faibles mains la palme que tu portes,
M’élevant jusqu’à toi pour m’approcher de Dieu.
Je n’ai la palme, ni les ailes,
Ni l’esprit fier et triomphant ;
J’ai l’amour et l’espoir fidèles.
J’ai l’humble foi qui me défend.
Pour l’emporter dans la lumière,
Mon bras est trop débile encor ;
Mais vois-tu, là-haut, la prière
Qui nous tend son échelle d’or ?
Il faut l’escalader ensemble !
Oublions les pleurs essuyés…
Tu me soutiendras si je tremble ;
Montons ! l’un sur l’autre appuyés.
Ah ! lorsque je rêvais, dans mes saisons bénies,
De planer dans la sphère où s’allume le jour,
De plonger jusqu’au fond des choses infinies,
En traversant le ciel dans un essor d’amour ;