Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/243

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Sur sa corolle embrasée,
Une larme de vos yeux…
L’aimant mieux
Qu’une coupe de rosée.

Quand frappe à leur front vermeil
Le sommeil,
Oui, les fleurs seraient heureuses
D’écouter et d’assoupir
Un soupir
De vos lèvres amoureuses.

Les bois aiment la chanson
Du pinson ;
Mais, pour le chêne lui-même,
Rien ne vaut deux fraîches voix,
Mille fois
Répétant ces mots : Je t’aime !


LES FONTAINES.

La source, au pied du mont natal,
À l’abri du moindre zéphyre,
Comme un grand disque de cristal
Dans un cadre vert de porphyre,

Sous le chêne au feuillage noir,
Fraîche au milieu d’un air torride,
La source étale son miroir
Comme un acier pur et sans ride.

L’azur sombre en est si profond,
Si bien clos dans son lit de roche,