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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/249

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J’entends une parole et non plus un murmure ;
Aux flancs noirs des ravins coule à flot le vrai jour.
Ton cœur m’a fait connaître, éclairant la nature,
L’infini qui se cache aux esprits sans amour.


ROSA.

Mon cœur, à moi, s’y renouvelle
Dans ces bois que tu fais chérir ;
Alerte comme l’hirondelle,
Je sens mes ailes se rouvrir.

Je retrouve, en ces lieux tranquilles.
Tous mes joyaux les plus prisés ;
Je n’ai rien laissé dans les villes,
Sinon les fers que j’ai brisés.

À tes côtés, sur les bruyères,
Je m’agenouille avec émoi ;
Comme s’il cueillait mes prières,
J’y sens Dieu s’incliner vers moi.

Loin des hommes, plus lu m’entraînes
Vers ces sommets couronnés d’or,
Plus, dans ces régions sereines,
Plus je voudrais monter encor,

Ce chemin par où l’on s’élève
Dans l’azur qui baigne les monts,
Chaque nuit je le fais en rêve,
Depuis le soir où nous aimons.