À ton bras joyeuse, il me semble
Que, dans l’air lumineux et chaud,
Nous montons, nous volons ensemble,
Disant : plus haut, toujours plus haut !
Là, nous écoutons, sans mystère,
Des voix, qu’on ne pouvait saisir,
Troublé qu’on était sur la terre,
Par la douleur ou le plaisir.
Puis, bercés dans un or fluide,
Enivrés d’exquises senteurs,
Nous descendons, d’un vol rapide,
Pour nous poser sur ces hauteurs.
Donnez l’essor à votre âme.
Elle aspire aux grands sommets ;
Des sens éteignez la flamme
Avec l’onde et le dictame
Et le miel que je promets.
Fuyez l’humaine malice ;
Et, loin d’un monde envieux,
Apportez, comme un calice,
Pour que rien ne le ternisse,
Votre amour sur les hauts lieux.
Sa tente est sous le mélèze
Près des flots immaculés ;
Le cœur y respire à l’aise