Qui sera, là-haut, ma victoire,
Et la tienne, si tu le veux.
La couronne y sera plus belle
Pour le plus douloureux combat ;
Va donc à l’œuvre où Dieu t’appelle,
Fort de ma foi que rien n’abat.
Tu sais que jamais à son aide
Mon cœur n’invoquera l’oubli ;
Notre blessure a pour remède
La paix du devoir accompli.
Il est parti le doux message ;
Je pleurais bien en l’écrivant ;
Dieu le guide, il s’est fait passage !
Il parviendra le doux message ;
Pleure encore en le recevant.
Oui, je veux t’obéir et je consens à vivre,
Puisqu’à travers l’exil nous pouvons nous revoir.
Puisqu’il me reste encore un sentier pour te suivre,
J’y marche sur tes pas dans cet âpre devoir.
J’y suis prêt à lutter, à souffrir sans me plaindre,
À me vaincre moi-même et mes folles ardeurs.
J’aspire aux régions où je devrai t’atteindre ;
Un tel amour m’oblige à toutes les grandeurs.