Sur la pierre annonçant la moitié du chemin,
Que fait cet homme assis et le front dans sa main ?
Il écoute les voix de la saison extrême
Gémir dans la forêt et parler dans lui-même.
I
La nature se plaint ; un long gémissement
Aux larmes nous convie ;
Et ce bruit douloureux reste, éternellement,
Le son que rend la vie.
Le sort frappe ses coups ; plus riche est le métal,
Plus haut la cloche tinte ;
L’homme jette, entre tous, sous le marteau fatal,
Une plus vive plainte.
Laisse-toi donc gémir, ô sombre voyageur !
Toi qui sors de la flamme ;
Je sais quels coups, lancés par le divin forgeur,
Font retentir ton âme.
Je sais, moi, le désert, moi, confident sacré
De tous les cœurs qui saignent,
Moi, l’écho toujours prêt du rêveur ignoré
Que les foules dédaignent,
Je sais ton mal secret ! Ta fierté cache un deuil ;
J’aperçois, quand tu railles,