Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Voix du silence, 1880.djvu/194

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Plus haut que l’aigle et le nuage,
L’air léger que tu rends captif,
Comme une étoile qui voyage,
Berce dans les cieux ton esquif.
Tu perces d’une agile sonde
Du globe l’écorce profonde,
Et des premiers âges du monde
Tu ressuscites les débris ;
Jusqu’à la centrale fournaise
Tous les secrets de sa genèse,
Ta sagesse les a surpris.


V

Laisse enfin reposer ta pensée inquiète
Homme, que manque-t-il encore à ta conquête ;
Tu perçois le tribut des éléments soumis,
Qu’exiges-tu de plus de ces vieux ennemis ?


VI

« Je veux, prompt comme un dieu, sillonnant mon domaine,
Qu’un flamboyant coursier sans trêve m’y promène
Des sables du Tropique au glacier boréal.
Je veux, le même jour, suivre à ma fantaisie,
Sous le chêne d’Europe ou le palmier d’As