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XI

Mais, dans la pacifique arène
Ouverte aux sages curieux,
Où l’humanité devient reine
De ces pouvoirs mystérieux,
Il faut que des mains différentes
A ces luttes persévérantes
Viennent s’appliquer tour à tour ;
Il faut, pour enrichir ce globe,
Des secrets qu’au ciel on dérobe,
Plus d’un seul peuple et d’un seul jour.

Ce hardi ravisseur qui dompte
L’onde et le feu comme un coursier,
Qui donne une âme souple et prompte
A ce monstre aux muscles d’acier,
Il n’est pas fils de l’Allemagne,
De la France ou de la Bretagne ;
Pour lui le temps n’est pas compté ;
Il est plus vieux que notre histoire,
De son vaste laboratoire
L’horizon est illimité.

Nul penseur, nul divin artiste
De Tage qui naît aujourd’hui
Ne peut, dans sa gloire égoïste,
Revendiquer le nom pour l