Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Voix du silence, 1880.djvu/201

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ui.
Ce sage, à la foi longue et ferme,
Qui découvrait hier le germe
Pour le faire éclore demain,
Il habite, en sa longue étude,
De Tune à l’autre latitude,
Il s’appelle l’esprit humain !


XII

Fils de l’homme, c’est bien ! la nature est soumise ;
Ta liberté grandit des forces qu’elle y puise.
Un nouveau serviteur, docile et tout-puissant
Fait passer sous ton joug l’univers frémissant ;
Et l’inerte matière, en te livrant sa flamme,
Augmente à ses dépens le domaine de l’âme.

Quand ton coursier s’élance à ton signal, ô roi,
L’espace t’appartient et le temps est à toi ;
Tu vas, et des rochers ton front perce les bases,
Tu remplis les vallons des sommets que tu rases,
L’éclair traîne ton char, la foudre est dans tes mains ;
Homme, que feras-tu de ces dons surhumains !


XIII

Dans le fer des leviers quand l’âme semble entrée
De ton cœur endurci s’est-elle reti