Page:Laprade - Œuvres poétiques, Pernette, Lemerre.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.








ÉPILOGUE


LA VEUVE




Parmi tes souvenirs si doux à la mémoire,
Cher pays de Forez, j’ai glané cette histoire ;
J’en aimais la tristesse et les mâles couleurs ;
Elle me souriait entre toutes tes fleurs.
Que de fois, aux genoux de Pernette elle-même,
J’ai de mes pleurs d’enfant baigné ce cher poème !
Il fut le plus constant de mes rêves divers
Et j’en voudrais garder une image en mes vers.
 
L’âge, en m’interdisant toute longue espérance,
Chaque jour me rattache au lieu de ma naissance ;
Mon berceau me rappelle, et, par le temps blessé,
Chaque jour, j’aime à fuir plus loin dans le passé.
Par tes sentiers bordés d’églantine et de ronce,