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XXVI

DANS L’INSOMNIE





J’ai perdu, contre la souffrance
D’un long mal toujours en éveil,
J’ai perdu, sans plus d’espérance,
Ce doux refuge, le sommeil !
Jusqu’au matin je reste en proie
À des supplices innommés.
Ô mes chers petits bien-aimés,
Pour connaître encore une joie,
Il faut, il faut que je vous voie…
J’ouvre la chambre où vous dormez.

Je m’avance et je tends l’oreille ;
J’écoute et me dis : Les voila !
Près du lit d’angoisse où je veille.