Page:Laprade - Œuvres poétiques, Pernette, Lemerre.djvu/258

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.







XXXIII

LA RUCHE



I


Nous montions vers les solitudes,
Quand, non loin de la plaine encor,
S’offre à nous un chêne aux flancs rudes
D’où le miel suinte en perles d’or.

À mi-coteau, dans une haie,
Il se dresse au soleil levant ;
La ruche est sûre, vaste et gaie,
À l’abri du froid et du vent.

L’essaim des vives ouvrières
Bourdonne autour du noir logis ;
On dirait un bruit de prières
Dans les buissons de fleurs rougis.