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Et le dieu qui la donne est libre de l’ôter.
Nul ne peut devancer l’heure par vous choisie,
O Grâces ! pour verser en lui la poésie.
Mais l’artiste pieux, au cœur pur et sans fiel,
Peut, à force d’amour, vous arracher au Ciel.
Venez donc ! vous savez si l’art m’est chose sainte,
Si j’ai touché jamais à la lyre sans crainte,
Si j’attends rien de moi, si l’orgueil me nourrit…
Et dans quel tremblement j’invoque ici l’esprit.
O Grâces ! descendez, belles vierges antiques,
Formez autour de moi vos cadences mystiques,
Et qu’en un juste accord, sur trois modes divers,
La douceur de vos voix coule à flots dans mes vers.