tions de l’Éden s’est effacé. L’humanité déchue reçoit ses premiers dieux de la terreur ; elle se prosterne devant des idoles monstrueuses. — Prise par une tribu de chasseurs, Psyché est réservée comme la plus précieuse victime d’une hécatombe humaine ; elle va monter sur le bûcher, lorsqu’elle est délivrée à la suite d’un combat des peuples nomades. — Les nationalités commencent à se former sous ces dieux exclusifs et sanguinaires ; tout étranger est ennemi, tout ennemi doit mourir.
III. Psyché esclave. — Premières sociétés régulières ; premières villes. — L’étranger n’est plus condamné à mourir ; la vie lui est conservée, mais il est esclave ; il est exclu du temple et de la cité. — Psyché prépare la nourriture grossière des captifs qui construisent Babylone. — Chant des esclaves bénissant la Nuit, divinité de l’oubli et du repos. — Un souvenir du bonheur antique et de l’apparition de l’idéal s’est réveillé dans l’âme de Psyché. — Écrasée par la servitude, elle veut chercher un refuge dans la mort. — Ses lamentations au bord du fleuve. — Mais la nature, par toutes ses voix, lui conseille de vivre. — L’humanité commence à recevoir de la nature une révélation meilleure, à y puiser le sentiment du bien.
IV. Psyché en Égypte. — Commencement des temps historiques. — Fin des religions de la nature ; renaissance de la tradition spiritualiste. — Invention des arts et des sciences. — Commencement de la domination de l’homme sur la nature et de l’exploitation régulière du globe. — Satisfaction des besoins du corps. — Servitude religieuse. — Dans ce premier apaisement des besoins physiques, et sous l’empire d’une théocratie dépositaire d’une grande tradition, le sentiment de l’idéal se réveille et se manifeste plus clairement. — L’Égypte initiatrice de l’Occident. Psyché, employée au service des temples, retrouve dans son cœur le souvenir d’Éros ; l’époux mystique lui apparaît dans ses rêves avec un divin sourire. — Elle fuit les dieux monstrueux de l’Égypte pour chercher ce dieu plus jeune, plus libre et plus beau.
V. La Grèce orphique et sacerdotale. — Psyché, dans sa fuite