N’offrent à ses autels mon cœur reconnaissant.
Son bras me recueillit sur le flot mugissant,
Son temple m’a nourrie, et la beauté perdue
A fleuri sur mon front par sa main répandue.
Par elle aux rites saints mes yeux se sont ouverts,
Et j’ai connu la lyre et ses modes divers.
« Reprends donc ces bandeaux, ces urnes que je laisse,
Et ces robes de lin, tes présents, ô déesse !
Et la pourpre du voile à mon front attaché ;
Prends cette douce larme… et l’adieu de Psyché.
Laisse-moi jusqu’au bout suivre ma destinée,
Et le dieu qui m’appelle et la loi d’hyménée. »
« Quel est ce dieu plus grand et cet autel plus beau,
Plus entouré de peuple, et ce culte nouveau
Devant qui pâlira l’or de nos tabernacles ?
Femme, dis-nous son nom et ses sages oracles !…
Tremble ! ton cœur entend la sombre voix du mal ;
Le dieu que nous servons est un dieu sans rival ;
Quand l’âme ose chercher, tout penser est un piège,
Et la mort punirait ta fuite sacrilège. »
« D’un époux merveilleux l’image flotte en moi,
Comme un souvenir tendre, un espoir plein d’émoi ;
De quel nom l’univers le salue et l’adore,
Quel pays voit surgir son temple, je l’ignore ;