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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/78

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Telle, aspirant au dieu que son cœur lui révèle,
Psyché s’offre à subir une épreuve nouvelle.


PSYCHÉ

« Ô prêtre ! à l’horizon une voix me dit ; Viens.
C’est l’époux qui m’a fui, mais dont je me souviens.
Mon âme lui répond, et m’invite à le suivre.
Depuis que je respire, et que je me sens vivre,
Fiancée avec lui jadis en un doux lieu,
Comme un flot à la mer j’appartiens à ce dieu.
Je veux chercher partout ses traces incertaines,
Et demander son temple aux nations lointaines. »


LE PRÊTRE.

Ô race humaine, ingrate envers les immortels !
Quel démon inconnu t’arrache à nos autels ?
Toi que je ramassai mourante sur la grève ;
Toi que revendiquaient le bûcher et le glaive,
Et qui reçus pourtant la vie et la beauté ;
Âme en qui notre main sema la vérité ;
Toi qu’aime la déesse, et qu’elle daigne instruire
Du secret des accords et des lois de la lyre ;
Toi, des vases sacrés méditant le larcin,
De fuir vers d’autres dieux, tu formes le dessein ! »


PSYCHÉ

« Je ne quitterai point la déesse propice,
Sans qu’un hymne suprême et sans qu’un sacrifice