Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/91

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Où faut-il que Psyché s’élance et te devine,
Toi qu’elle cherche en vain dans la Grèce divine !

« Du désir qui m’entraîne, ah ! tu n’éprouves rien ;
Ton cœur ne bondit pas pour s’approcher du mien !
Si tu vois sans gémir l’exil qui nous sépare,
Pourquoi ce nom d’époux dont mon âme te pare ?
Sans un foyer divin je n’ai pu m’enflammer ;
Si tu ne m’aimes pas, qui m’enseigne à t’aimer,
Et, m’offrant une image à jamais poursuivie,
Au fil de ta pensée a dirigé ma vie ?
Mais un dieu, je le sens, a souffert comme moi ;
a souffert d’amour, et je comprends pourquoi,
Grave et des dieux joyeux fuyant le ciel frivole,
Son front de la tristesse a fait son auréole.
Ah ! ta douleur m’est douce ! et c’est aux jours meilleurs
Que mon rêve aperçoit tes yeux baignés de pleurs ! »