Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/171

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Sous ces murs qu’animaient l’esprit des chevaliers
Nous voulons être ensevelies.

Qu’importe à notre acier vos étuis de velours !
L’arme est faite pour la bataille.
Pour un vain ornement ces casques sont trop lourds :
Tes fils ne sont pas à ma taille.

A quoi nous gardez-vous ? épargnez à ce fer
Un sordide emploi qui le souille ;
Il trouve en ces débris un tombeau noble et fier ;
Qu’il meure ignoré dans sa rouille !

Entre vos faibles mains que puis-je devenir,
Moi, l’instrument des épopées ?
Emportez des aïeux quelque autre souvenir ;
Ne touchez pas à leurs épées.


CHŒUR DES VAMPIRES


Nous sommes l’avenir ! nous venons par troupeaux,
Ronger sous leur drap d’or les restes des empires.
A nous vos champs, vos toits, vos armes en lambeaux ;
Vous êtes énervés, vos enfants seront pires ;
Ils sont impuissants même à garder vos tombeaux.
A nous la chair des morts, nous sommes les vampires !

Nourris avec les loups dans les neiges du nord,
Éclos avec les vers dans les fanges des villes,