Nous allons réveiller l’Europe qui s’endort.
Le sceptre des saints rois échoit aux mains serviles,
Adieu les lois, les arts et les grandeurs civiles.
Ruons-nous sur le monde, ouvriers de la mort.
V
Ah, pourquoi, dans ces jours d’opprobre et d’épouvante,
Aux larves des tombeaux me gardez-vous vivante ?
Tout pâlit, tout s’éteint, jusqu’à votre soleil.
Dieu ! laissez-moi dormir de mon dernier sommeil.
LA CLOCHE DES MORTS
Non ce n’est pas l’heure
Que tu dois bénir !
Ici-bas demeure
Pour te souvenir ;
Souffre, expie et pleure,
Avant de finir.
La tombe offre aux douleurs ses charmes ;
C’est le calme après les efforts.
Mais tu resteras sous les armes,
Car tu dois vivre pour tes morts ;
Les uns ont besoin de tes larmes,
Et les autres de tes remords.