Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/345

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Il est parti le doux message,
Je pleurais bien en l’écrivant ;
Dieu le guide, il s’est fait passage !
Il parviendra le doux message ;
Pleure encore en le recevant.


ROSA


Dans cet exil où je te pleure,
Va ! tout mon cœur te reste uni.
Pour nous y trouver à toute heure,
Dieu nous ouvre son infini.

Dans sa pensée où je m’élance,
Tous deux nous nous enveloppons ;
Là, du fond de notre silence,
Je te parle et tu me réponds.

Sens-tu comme je suis mêlée
A chaque goutte de tes pleurs ;
Combien ma pauvre âme est troublée
Du moindre écho de tes douleurs ?

Dans l’air qui passe et que j’aspire
J’ai reconnu ton souffle pur ;
J’aperçois encor ton sourire
Rayonner vers moi dans l’azur.