Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/379

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Sur la pierre ou les épines,
Rougi de sang nos collines
Et monté… jusqu’à la mort.

Mais quand l’âme est parvenue
A ces jardins du haut lieu,
La terre, en bas diminue,
Et, soulevé par la nue,
L’homme est tout près de son Dieu.


Mais nous, ô voyageur, plus haut ! montons encore
Cet escalier des monts par où descend l’aurore ;
Chacun de ses degrés offre au cœur agrandi
L’image et le conseil d’un travail plus hardi.

Plus haut, toujours plus haut ! Sur le glacier bleuâtre
Le chasseur est debout. Les taureaux et le pâtre
Apparaissent, là-bas, au soleil endormis,
Noirs sur les plateaux verts et tels que des fourmis.
L’ardent chasseur bondit au bord des précipices ;
Un chemin sans péril est pour lui sans délices,
Il aime à respirer, sur la neige des monts,
Un air qui brûlerait nos débiles poumons.
Il cherche au bout des pics affrontés avec joie
La fatigue et la lutte encor plus que la proie ;