Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/378

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Pour qui sait les atteindre et pour qui sait y lire,
Ont aussi leurs saisons de fleurs et de sourire.
L’amant de l’impossible atteint seul ces hauteurs,
Connaît seul ces rayons et ces vives senteurs.


LA FLEUR DES CIMES


Cueillez sur la cime austère
Cueillez, au prix des périls,
La fleur pure et salutaire
Qui tient à peine à la terre,
La fleur aux parfums subtils.

Dieu la sème et Dieu l’arrose ;
Préférez son vague encens
A l’acre odeur de la rose,
Aux parfums que l’art compose
Pour le vain plaisir des sens.

L’esprit seul, au bout du rêve,
Rentré sur le sol natal,
Après un combat sans trêve,
Vous respire et vous enlève,
Douce fleur de l’idéal.

Nul n’atteint ces fleurs divines,
S’il n’a, dans un long effort,