Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/390

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Et combats-y sans trêve, au grand jour ou dans l’ombre,
Pour la Sparte éternelle et ses dieux insultés.

Couvre de myrte en fleur ton arme vengeresse,
Expire en souriant comme un fils de la Grèce ;
Je t’invite au souper promis à mes soldats,
Où la muse aux bras blancs, sous de tièdes ombrages,
Verse un même nectar aux héros comme aux sages,
Et sourit à Platon près de Léonidas. »


Voici l’accent plus sombre et la voix surhumaine,
Et les âpres conseils déjà vertu romaine
Qui défend aux grands cœurs, quand tout plie à la fois,
De fléchir sous un maître et de survivre aux lois.


CATON D’UTIQUE


« Ma mort absout ton cœur de sa morne tristesse ;
J’ai compris cet abattement
Qui vient, malgré ta flamme et malgré ta jeunesse,
T’accabler ainsi par moment.

Quand je renonce à vivre et succombe à ma tâche,
Et meurs en condamnant les dieux,
Du mal qui m’a tué tu peux, sans être un lâche,
Pleurer à la face des cieux.

Les lois ont succombé ! j’ai vu rire la foule
Autour de leur temple abattu ;