On y fait hardiment son œuvre jusqu’au soir,
Vainqueur ou nom, qu’importe !
Oui, vous m’avez armé, sommets d’où je descend !
L’esprit qui parle en vous au combat me ramène,
Et du souffle divin j’emporte, en frémissant,
Tout ce qu’en peut tenir une poitrine humaine.
J’écoute encore en moi vos chênes murmurer.
J’entends bruire encor l’essaim des bons génies ;
Il fait rendre au désert toutes ses harmonies,
Chaque fois qu’il s’y pose et vient nous effleurer.
J’ai là, toujours ouvert, votre livre, où j’épelle,
Aux pages de mon cœur, l’artiste souverain,
Le soleil, a fixé sur mon docile airain,
A fixé des hauts lieux cette image éternelle.
Avec la saine odeur des pins mélodieux,
Avec les chauds rayons et les fraîches haleines,
J’emporte les conseils, l’âme des demi-dieux,
Je la sens pénétrer et courir dans mes veines.
Du fiel de ma tristesse il ne reste plus rien
Dans mon sang réparé par ces divins fluides ;