Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/85

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Mon âme en ces beaux lieux se retrouve elle-même,
Et grandit dans sa force en touchant au désert.


ADMÈTE


Ah ! le désert est doux pour être deux ensemble ;
J’y chéris, ô Myrto, tout ce qui te’ ressemble ;
C’est toi qui m’embellis la taille du palmier,
Et l’œil de la gazelle et le cou du ramier.

La nature me plaît, la nature est charmante !
Mais d’un charme emprunté des grâces de l’amante.
Aveugle avant d’aimer, dans mes rudes penchants,
Je ne me doutais pas de la beauté des champs.


ERWYNN


Quels yeux ont des regards profonds comme ces ondes
Sur qui le noir sapin s’incline échevelé ?
Quel front si pur de vierge a, sous ses tresses blondes,
De ces sommets neigeux l’éclat immaculé ?

Quelle voix a l’accent du flot baisant les rives ?
Quel amoureux silence est plus délicieux
Et verse un plus long rêve aux âmes attentives
Que l’entretien muet des bois silencieux ?


ADMÈTE


Au bord du lac, un jour, sous l’aune et sous le frêne,